La « littérature courtoise » dans l'époque médiévale
Entre 1176 et 1181, Chrétien de Troyes écrivait simultanément deux romans, dont un est consacré à Lancelot du Lac, en masquant l'identité de cet héros sous de mystérieux blasons. Lancelot ou le Chevalier de la Charrette a été écrit à la demande de la comtesse Marie de Champagne, fille d'Aliénor d'Aquitaine et du roi Louis VII. Un fait remarquable est que le roman est écrit en français, bien que la langue de l'élite était le latin; cette oeuvre est donc l'un des premiers romans en langue française.
Cette oeuvre est un exemple de la « littérature courtoise », des romans lyriques et liés aux cours seigneuriales et royales du XIIe siècle, en particulier dans le Midi puis dans le nord de la France, dans la région de Bretagne, où entre autres est né la matière arthurienne. L'idéal chevaleresque sans brutalités joue un rôle important dans les cours féodaux de l'époque médiévale. La chevalerie courtoise est synonyme de loyauté et de discrétion: le monde courtois est un monde policé.
Dans ce contexte se développe un art d'aimer caractéristique qui encourage la soumission du chevalier à la dame, ce qui est nommé l'amour courtois. Car le système féodal occupait un si grand rôle dans la société médiévale, les écrivains autour du cour décrivaient cet idéal d'un chevalier amoureux qui doit montrer son amour en se sacrifiant: l'amour doit se manifester dans la valeur du chevalier. Cette littérature courtoise est visiblement propagée à la cour du roi Henri II, Plantagenêt d’Anjou, et de la reine Aliénor d’Aquitaine, dès 1154.