L'oeuvre du Chevalier de la Charrette a été écrite par deux auteurs différents. La plupart du travail est celle de Chrétien de Troyes et la deuxième partie a débuté au moment où Lancelot est mis en prison. C'est là où le clerc Godefroi de Lagny à continué le récit, donc il l'a achevé. Ce changement d'auteur a aussi eu des conséquences pour la versification du texte.
En général, presque tous les romans médiévaux jusqu'à l'invention de la prose romanesque au XIIIe siècle, sont composés en octosyllabes à rimes plates, ainsi que le Chevalier de la Charrette. Pourtant, il y a également une version en prose, qui est consacrée aux lecteurs au lieu d'un public oral. Selon Daniel Poirion, l'évolution dans les conditions de la lecture, qui aurait entraîné le passage du vers à la prose, est illustrée par l'apparition de l'oeuvre en prose. À la lecture orale, que facilite la rédaction en octosyllabes à rimes plates, succèderait la lecture des yeux, capable de débrouiller le labyrinthe syntaxique de la prose et pour qui la mesure du vers serait plutôt une inutile contrainte. Cette supposition est supportée par l'ampleur énorme du roman, car pour les auditeurs qui ne pouvaient pas feuilleter les pages, ce serait été impossible de suivre l'histoire. À côté de la version en prose, qui a vraiment existé dans l'époque médiévale, la version orale a été pu être récité à cause de cette versification relativement simple avec les phrases courtes.
Il faut remarquer que la versification de Godefroi possède plusieurs caractéristiques qui diffèrent de l'écriture de Chrétien de Troyes. Ça veut dire que les derniers 1000 vers, écrit par le clerc, ont une versification différente qu'on peut considérer dans le reste du roman. Un trait stylistique qui est particulièrement favorisé par Godefroi est l'usage des rimes composées des homonymes, ce qu'on peut voir par exemple aux vers 6159-6160. Le mot 'present' est ainsi répété.
ma bataille, oiant toz, presant, ces que ceanz voi an presant. (II. 6159-60)
Dans les couplets composés par Godefroi, on peut trouver ces rimes homonymiques une fois par six couplets, tandis que chez Chrétien, cette figure de style apparaît seulement une fois par vingt-huit couplets. Ça fait preuve du fait qu'on ne peut pas supposer qu'il a eu une coopération entre les deux auteurs en ce qui concerne la continuation du travail de Chrétien de Troyes.